Église de Bassens

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samedi 7 septembre 2013

Aujourd'hui, journée de jeûne et de prière pour la paix


À l'invitation du pape François, les chrétiens du monde entier, sont invités à prier et jeûner ce samedi 7 septembre 2013. Notre évêque commente cet appel:

“ À travers le jeûne, la prière nous prend aux « tripes » ”

Réflexions de Mgr Ricard sur le sens et les enjeux de la journée de jeûne et de prière pour la paix de ce samedi 7 septembre.

“ À travers le jeûne, la prière nous prend aux « tripes » ”
Quelques réflexions sur ses enjeux
Cette Journée mondiale est un formidable mouvement de solidarité en faveur des peuples martyrs qui souffrent de la guerre, en particulier le peuple syrien, mais aussi tous ces réfugiés syriens qui ont fui dans les différents pays du Moyen Orient (Liban, Jordanie, Turquie…). Nous disons que nous ne les abandonnons pas. Car ils ont, à certains jours, l’impression d’être abandonnés par l’opinion publique internationale.
Cette Journée est aussi un cri, une protestation contre les dangers de la guerre. On peut comprendre, qu’à l’horreur d’une attaque chimique, on souhaite riposter. Mais la Bible nous rappelle que « celui qui sème le vent récolte la tempête » et l’expérience de la guerre en Irak vient nous dire qu’on ne maîtrise pas les conséquences d’une guerre et que ces effets peuvent être dévastateurs, à court ou à moyen terme. N’oublions pas que les minorités, qu'elles soient chrétiennes ou alaouites ont tout à perdre d’une offensive occidentale. Comme le pape et les différents chefs d’Eglise l’ont souligné, la solution à la guerre civile en Syrie est politique, et donc diplomatique, et non pas militaire.
L’Eglise et plus largement les croyants se mobilisent avec les armes qui sont les leurs, des armes spirituelles : la prière et le jeûne. Dans la prière, nous demandons à Dieu que son Esprit de Paix soit davantage accueilli dans le cœur des hommes. À la puissance des idéologies meurtrières, il faut opposer la force de la prière pour la paix. À la spirale de la violence, de la haine et de la vengeance, il faut substituer la spirale de l’amour, de l’espérance et de la réconciliation.
C’est avec tout notre être que nous prions, notre esprit, notre cœur et notre corps. Le jeûne nous engage. Si vous me passez une expression un peu triviale. A travers le jeûne, la prière nous prend aux « tripes ».
Cette Journée n’est pas orientée contre des pays (Les Etats-Unis ou la France). Elle est pour la paix. Le pape voit loin. Sa préoccupation est celle-ci : comment sortir de la guerre civile qui ensanglante le peuple syrien et risque de faire basculer dans une violence généralisée tout le Moyen Orient ?
Le drame de ces pays du Moyen Orient, c’est la situation des minorités ethniques et tout particulièrement des minorités religieuses (nous pouvons penser aux minorités chrétiennes, mais pas uniquement). Auront-elles encore leur place dans l’avenir ? Devront-elles fuir et abandonner des pays où elles sont depuis deux millénaires ? Ce traitement des minorités est un test de la santé de la liberté religieuse dans le monde. Et nous savons que, s’il n’y a pas de liberté religieuse, il n’y aura pas de paix, tant au niveau local qu’au niveau international.
Dans le diocèse de multiples initiatives de prière sont programmées pour répondre à cet appel que le pape François a lancé aux différentes Eglises locales (voir pour information le site du diocèse).
Marie, Notre Dame de la Paix, priez pour nous et pour toutes ces familles qui, aujourd’hui, souffrent de la guerre.

† Jean-Pierre cardinal RICARD
Archevêque de Bordeaux

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